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En sortant du bar, il se dirigea vers son bateau, d’une allure fragile et peu assurée. Devant le ponton, il remarqua un foulard mauve qu’il ramassa instinctivement. Le parfum qu’il dégageait lui rappela encore de vieux souvenirs…. Une femme brune, aux yeux bleus très clairs. C’était il y a longtemps. Peut-être la seule femme qui n’ait jamais vraiment compté pour lui. Leur histoire avait été foudroyante de passion. Mais il n’avait pas su la garder. Il y avait la mer entre eux. Et ce profond gouffre avait eu raison de leur histoire. Uriel avait pris la fuite, son unique bouée de secours. Cette fragrance capiteuse, douce et tenace n’avait cessé de le poursuivre au fil des années. Il faut dire que ce mélange de patchouli de Singapour, de poivre de Jamaïque, de thé parfumé de chine, de vanille des Comores, de santal de mysare et d'ambre, suggérait à lui seul tous les attraits d’un beau voyage… au pays des sens. En le rapprochant de ses narines, son regard fut attiré par une toute petite inscription au feutre qu’il y avait sur l’envers : « adieu à jamais – 768512 – Ευξενος. »
Uriel sourit, posa le foulard sur la banquette de son voilier et s’écroula.
Au petit matin, le vent s’était enfin levé. Le soleil pointait au travers du hublot. Peut-être enfin allait-il pouvoir un peu prendre le large avec ses souvenirs... ou bien encore passer une journée identique aux précédentes comme depuis toutes ces semaines où il attendait désespérément que la houle se lève.
Mais il était de plus en plus dur pour Uriel de se lever sans avoir d’objectif à atteindre ni de challenge à réussir. Depuis qu’il s’était écarté des podiums, sa vie lui semblait vide et inutile. Il avait gagné suffisamment d’argent sans avoir besoin de travailler, du moins pour un bon moment encore. Mais à part naviguer, cet homme là ne savait rien faire d’autre. Braver les tempêtes avait toujours été un défi pour lui. Pour l’heure, son défi ressemblait plutôt à une course contre la mort.
Uriel sourit, posa le foulard sur la banquette de son voilier et s’écroula.
Au petit matin, le vent s’était enfin levé. Le soleil pointait au travers du hublot. Peut-être enfin allait-il pouvoir un peu prendre le large avec ses souvenirs... ou bien encore passer une journée identique aux précédentes comme depuis toutes ces semaines où il attendait désespérément que la houle se lève.
Mais il était de plus en plus dur pour Uriel de se lever sans avoir d’objectif à atteindre ni de challenge à réussir. Depuis qu’il s’était écarté des podiums, sa vie lui semblait vide et inutile. Il avait gagné suffisamment d’argent sans avoir besoin de travailler, du moins pour un bon moment encore. Mais à part naviguer, cet homme là ne savait rien faire d’autre. Braver les tempêtes avait toujours été un défi pour lui. Pour l’heure, son défi ressemblait plutôt à une course contre la mort.