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Il y trois choses que je déteste : Picasso, l'art qui pénètre à la maison sur des écrans d'ordinateurs et les Belges francophones.
Si vous n'êtes pas pressés, je m'explique.
Je n'aime pas Picasso. Combien de personnes peuvent dire :"je ne vis que par mon Picasso..." Le cubisme est mort avec lui sauf pour les salles de vente et quelques vieux snobs désargentés.
Les oeuvres qui pénètrent par la petite lucarne et qui ont remplacé les "Editions machins" nous font toucher la toile comme si nous y avons mis notre pâte. Il développe le petit détail que même l'oeil ne pourrait scruter si nous avions l'oeuvre originale en face. Cette façon de nous faire aimer l'art est très superficielle et ne fera décoller personne de son ordinateur, le faire sortir pour visiter des musées, des expositions temporaires. Je ne leur demande pas d'aller à Tokio, à New York ou à Moscou mais déjà qu'ils regardent les merveilles proches qui les entourent.
Les belges ? J'en parlerai plus tard.
Il ya une dizaine d'années nous avons décidé de "faire la Hollande" des musées.
S'il existe un paradis de l'art c'est bien la Hollande. Leur spécialité : les scènes de genre qui collent à la réalité, les atmosphères, les caractères, les portraits sans concessions, les scènes bibliques attachées au lieu et tempst où le peintre les interprète en les enveloppant de draperies , de coiffes, d'attitudes, d'objets contemporains. En quelque sorte une vision humaine.
Amsterdam: Rijksmuseum : tous les chef-d'oeuvres de la crétion sont là, présents.
Après s'être attardés sur la laitière (pas de Chambourcy), la jeune fille au turban, l'enfant prodigue de Bosch, nous avons fait un petit salut à Gérard Dou, Jan Steen, Pieter de Hooch en courant, et d'autres encore.
Les chocs enfin : La ronde de nuit, immense fresque faite en plein jour et qui a sombré dans les vernis superposés, les auto-portraits, Saskia, Titus, les syndics des drapiers et j'en oublie. Bien sur ! c'est lui : Rembrandt.
Le choc : une scène émouvante nous interpelle : un jeune couple plein d'amour et de retenue, tous deux le regard  baissés, graves . Lui, frole sa poitrine et elle, le regard lointain maintient de sa main droite  cette main  au geste audacieux pour l'époque. Les habits sont traités par touches subtiles sans insister sur les détails, les mains nous semblent un peu raides, ce que Rembrandt n'est pas arrivé à maitriser. Mais pour le reste...lorsqu'un groupe de touristes Belges se plaça devant ce monument pendant près de cinq minutes. C'était trop pour moi qui était assise depuis un demie heure sur un de ces vieux fauteuils de velours cramoisi qui me piquait les fesses, mais qu'importe. N'y tenant plus et persuadée que ce groupe ne parlait que flammand, j'ai poussé, comme on peut être grossier quand on croit que les gens ne comprennent pas ce que vous dites, - "Merde! mais qu'est-ce qu'ils foutent devant, ils m'empêchent de voir!". Brusquement, il y eut dispersion.
La fête est finie,  le couple marié, enfin puisque l'on distingue la bague d'alliance  à l'annulaire de la main droite, se prépare  à leur nuit de noces. Au fond du tableu point de décor, d'apparat, ce mélange de bruns couronne toute l'oeuvre de Rembrandt. Je déteste les Belges? Non, seulement ce petit groupe qui a du appercevoir cette merveille sur leur ordinateur.
Au fait quel est son nom à ce tableau ? "La fiancée juive" 1665, 121,5 sur 166,5
Amsterdam, Rijkmuseum.

 Un tableau ne vit que par celui qui le regarde » (Pablo Picasso)

 

 

 

 

 

Cliquez ici pour voir le tableau

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