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Ses paroles haineuses glissèrent sur moi comme si j’étais recouvert d’un sparadrap impalpable, genre psychologique. – C’est ton problème, pas le mien ! me cracha-t-elle au visage. J’avais l’impression que ces mots qui auraient dû devenir des maux, des blessures profondes, se transformaient réellement comme par magie en de vulgaires et disgracieuses épluchures qui se retrouvent tout droit dans le bac à compost aussitôt taillés. Je me sentis alors nettoyé, lavé de tous mes péchés… comme si j’avais laissé couler une eau pure et cristalline sur tous mes corps…

La graine de la discorde et des reproches amers fut plantée dans le terreau fertile de la réminiscence des accusations, de la rancœur, de la discordance et des combats continuels. Cela ressemblait étrangement à l’ouverture des tombeaux du passé… à la tenue d’un livre de compte. Nous étions tous deux devenus des aveugles de naissance, comme si nous avions tous les deux tricoté un bandeau ressemblant tel à un rideau à poser sur les paupières fragiles d’un amour impossible, qui ne dura que le temps d’un mauvais rêve, pareil aux pétales fanés d’une rose noire avant que d'éclore…

J’eus beau l’implorer de reconsidérer sa décision, et ce, de toutes mes forces, avec toute mon énergie créatrice et imaginative, que rien n’y fit. Elle ne voulait pas attendre afin de voir si d’autres portes s’ouvriraient entre nous deux. – Je sens mon pâle duvet qui devient tout hérissé à la seule pensée de ta présence à mes côtés, se mit-elle à vomir. C’est alors que j’ai véritablement compris. Son amour était mort-né. Il n’avait en fait jamais existé. Une erreur de perception me dit-elle, un large sourire aux lèvres.

J’ai ressenti qu’elle se libérait de tout. Que je n’avais aucune existence à ses yeux bleus si océan, qu’ils me donnaient encore la chair de poule. Que je ne fus qu’un hasard, qu’un bogue, qu’un détour inopportun dans sa vie mouvementée. Une simple distraction. Un bonbon à la menthe.

Puis sans que je le commande, je sentis, malgré ses paroles exécrables qui résonnaient encore dans ma tête, mes poils trembler sur l’assiette du désir. Ils devenaient de folles tubulures protéinées hérissées de passion…

Je l’aimais encore et en grand, et, je souffrirai, c'est certain, mais combien de temps encore ? L’avenir seul le dirait.

Tag(s) : #Textes des auteurs
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