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Cela commençait toujours pareil. D'abord, quelques gouttes capricieuses. Il était aussitôt sur le qui-vive et des fourmillements lui parcouraient les doigts.

 

Puis les gouttes se faisaient plus nombreuses, se pressaient rapidement. Et les fourmis partaient à l'assaut de ses membres.

Alors l'orage arrivait, éclairs devant les yeux, roulements du sang battant les tempes, grondements et hurlements du vent fou qui l'emportait au-delà de ces murs qui tanguaient.

 

N'en pouvant plus de souffrance, assoiffé jusqu'au vertige, tremblant de tout son corps, se maudissant et pleurant, il se servait un verre. Eclaboussures, jurons, il avalait goulûment le rhum qu'il promettait de ne plus toucher.

 

Et l'orage s'éloignait peu à peu, le vacarme s'apaisait, les insectes avaient disparu, une chaude torpeur l'envahissait et il goûtait le plaisir de s'allonger enfin sur son canapé, protégé par la bienveillance banale de ce salon qu'il ne quittait plus guère.

Les verres succédaient aux verres, l'euphorie le gagnait, puis la colère, puis l'abattement : pourquoi les cieux lui étaient-ils si contraires, lui qui aimait si peu l'eau ?

 

Tag(s) : #Textes des auteurs
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