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Monsieur Roger et monsieur Martin étaient voisins.
De leur maison, face à face,
Ils s'épiaient dès le matin.
Chacun ne voulant pas perdre la face.

Si monsieur Roger achetait une nouvelle auto,
Chez le marchand, monsieur Martin s'en allait aussitôt.
Il revenait fier comme Artaban,
Dans sa nouvelle voiture, cramponné au volant.

Monsieur Roger, d'un oeil amusé,
Lui disait : « Vous avez économisé ! ».
Car lui, sa voiture, il la payait comptant.
Monsieur Martin ne pouvait pas en dire autant.

Dans son amour-propre, l'autre, vexé,
Clamait qu'il n'était pas question d'économies
Mais d'un capital judicieusement et savamment placé
Qui lui avait rapporté de quoi satisfaire son envie.

Il en allait ainsi pour chaque nouvel achat.
L'un et l'autre, rivalisant à chaque fois,
Couraient acquérir l'objet et affichaient leur joie.
Quelle étrange chose que cette course aux achats !

L'envieux sera-t-il un jour satisfait ?
Convoitant ce que possède son voisin,
Esclave de sa convoitise dès le matin,
Son esprit ne trouvera jamais la paix.

« L'envie ronge les envieux
Comme la rouille ronge le fer », a dit Antisthène.
« La vertu dans le monde est toujours poursuivie.
Les envieux mourront, mais non jamais l'envie »,a dit Molière.
Tag(s) : #Textes des auteurs
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